Effets transgénérationnels des chimiothérapies : l’exposition du père influence-t-elle la santé des générations futures ?


  • Publication date : 2017-11-15

Reference

A. Tremblay, H. Beaud, G. Delbès, Effets transgénérationnels des chimiothérapies : l’exposition du père influence-t-elle la santé des générations futures ?, In Gynécologie Obstétrique Fertilité & Sénologie , Volume 45, Issue 11, 2017, Pages 609-618, ISSN 2468-7189, doi.org/10.1016/j.gofs.2017.09.004. 

Keywords: Chimiothérapie; Progéniture; Descendance; Héritage; Intergénérationnel; Transgénérationnel; Chemotherapy; Progeny; Offspring; Inheritance; Intergenerational; Transgenerational 

 

Abstract

Le nombre de survivants de cancer augmente et leur qualité de vie devient un enjeu majeur de santé publique. Les traitements de cancer diminuent la fonction de reproduction des hommes en ciblant la spermatogenèse. En fin de compte, l’ADN, la chromatine et l’épigénome des spermatozoïdes peuvent être altérés chez les survivants de cancer. Savoir si l’historique de cancer et les traitements reçus peuvent avoir des conséquences sur la santé de leur descendance est donc une question fondamentale pour ces patients. Cette revue de la littérature regroupe les évidences expérimentales et épidémiologiques des effets observés sur les descendants directs et sur plusieurs générations, et dresse l’état des connaissances sur les mécanismes potentiellement impliqués. Les données expérimentales décrivent des effets inter- et transgénérationnels d’une exposition paternelle en fonction du type de traitement, de la dose et du temps d’exposition. Dans la population humaine, l’analyse des effets spécifiquement dus aux chimiothérapies est encore limitée, car elles sont souvent combinées à des traitements d’irradiations. Toutefois, il apparaît que les agents de chimiothérapies affectent le taux de natalité, mais n’ont pas de conséquences significatives sur la santé des enfants nés. Cependant, la démonstration de modifications de l’épigénome des spermatozoïdes des survivants de cancer même après une période de rémission ainsi que chez les descendants dans des modèles animaux suggèrent une possible transmission transgénérationnelle qui reste à étudier dans la population humaine