Applications animales et médicales

De par son regroupement, le CRDSI couvre l’ensemble des secteurs d’importance pour le dépistage et le traitement de l’infertilité tout comme l’amélioration des technologies de reproduction médicalement assistée. Dans les populations industrielles, l’infertilité touche une grande partie de la population alors qu’un couple sur six vit au moins une période d’infertilité durant sa vie reproductive. Cette infertilité se définie par l’incapacité de concevoir après douze mois de rapports sexuels non protégés. Les causes d’infertilité sont multiples divisés à part quasi-égales entre les problèmes d’origine paternelle, maternelle et idiopathique où aucune cause parmi celles dépistées n’est détectée. Le vieillissement de l’âge à la procréation fait croître le recours aux technologies de reproduction médicalement assistée (insémination artificielle, stimulation ovarienne, fécondation in vitro, etc.). Cette clientèle grandissante est en bonne partie composée de couples avec un âge reproductif avancé ainsi que les couples de même sexe. Cette demande stimule l’amélioration des procédures de même que le développement de nouvelles technologies améliorant les taux de succès reproductif.

Grâce au rattachement du CRDSI à la Faculté de médecine, plusieurs chercheurs étudient la santé reproductive. Du côté mâle, ce sont les fonctions testiculaires et les mécanismes menant à la production de spermatozoïdes disposant d’un pouvoir fécondant qui sont ciblées. L’étude de ces mécanismes est étroitement liée aux causes d’infertilité masculine et par ailleurs, plusieurs chercheurs dont Robert Sullivan, François Richardet Clémence Belleannée travaillent à identifier des marqueurs de qualité spermatique ou des marqueurs non-invasifs pour le diagnostic des dysfonctions associées aux problèmes d’infertilité masculine. Du côté femelle, les travaux de Marc-André Sirard et François Richard sur la folliculogenèse font office de référence dans le domaine.

L’étude des fonctions reproductives et le développement des technologies de reproduction assistée ont également de nombreuses applications dans les productions animales. Plusieurs membres de la Faculté de médecine ont des projets axés sur des problématiques agricoles telles l’amélioration de la qualité de la semence chez le taureau alors que plusieurs membres de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation travaillent sur des projets ayant des applications humaines. En plus d’offrir un environnement interdisciplinaire, le CRDSI offre une riche diversité dans les programmes de recherche incluant non seulement l’humain et la souris mais également les principales espèces d’élevage, le bovin, le porc, la poule, le mouton, la chèvre et même l’abeille. Pour chaque espèce, les problématiques sont différentes mais les approches sont similaires. Par exemple, contrairement à ce qui est généralement véhiculé, l’insémination artificielle qui semble à prime abord être une technique bien maîtrisée et grandement employée ne l’est pas pour la majorité des espèces. Au Canada, plus de 95% des vaches sont reproduites par insémination artificielle afin de bénéficier de la génétique des meilleurs taureaux. Ces rendements ne sont malheureusement pas les mêmes pour les autres espèces d’élevage où la congélation de la semence n’est pas aussi efficace. Par exemple, la congélation de la semence porcine mène à une grande mortalité des spermatozoïdes où près de 90% d’entre eux ne sont plus motiles post-congélation. Par conséquent, l’insémination artificielle en production porcine nécessite l’utilisation de semence fraîche ce qui limite la gestion des effectifs génétiques autant du point de vue de la distribution de la semence que de la préservation de la génétique. Même chez le mouton et la chèvre qui sont aussi des ruminants n’ont pas d’aussi bons taux de survie post-congélation. Il existe donc des besoins importants dans l’amélioration de cette technique au bénéfice de l’industrie agricole. Janice Bailey travaille de concert avec les regroupements de producteurs agricoles afin de trouver des solutions pour améliorer la cryopréservation de la semence.

Projets de recherche- Axe 2

Amélioration des caractères de santé et fertilité chez la vache laitière par une approche génomique alternative


  • Période: 2016-04-01 2018-03-31

 

Aperçu

Partenariat, Fonds de recherche du Québec - Nature et technologies

Novalait

Partenariat, Conseil de recherches en sciences naturelles et génie Canada, Subventions de recherche et développement coopérative (RDC)

Programme de recherche en partenariat pour l’innovation en production et en transformation laitières - VII - Volet génomique, protéomique et métabolomique

Présentation du projet

La sélection génétique a permis d’accroitre la production laitière considérablement. Seulement depuis 2005, la moyenne de la race Holstein a progressé de 5% soit l’équivalent d’environ 500 kg de lait par année par vache. Malgré la plus grande productivité, les producteurs s’inquiètent des caractéristiques de santé et fertilité de leurs animaux. Une diminution des performances pour ces caractères entraîne des pertes économiques importantes puisque les frais pour soigner et remplacer les animaux augmentent réduisant les bénéfices de la plus grande productivité. De plus, une moins grande santé et fertilité entraîne un taux de réforme plus grand ce qui requiert un plus grand nombre d’animaux à la ferme pour assurer le remplacement ce qui va à l’encontre des objectifs de production durable. Dans ce projet, nous proposons le développement d’une approche de sélection génétique qui diffère profondément du processus actuel. À la base, le principe clé au coeur de l’amélioration génétique est qu’il existe des différences entre les individus au niveau de leur séquence d’ADN et que ce sont ces variations qui seraient à l’origine des différences de performances. Les modèles actuellement utilisés sont linéaires ce qui veut dire que les meilleures performances sont réalisées par des animaux qui sont porteurs d’un grand nombre de régions ayant deux copies identiques d’ADN. En d’autres termes, les évaluations génétiques actuellement faites ne favorisent pas les animaux porteurs d’une certaine variabilité génétique. Le projet repose sur le fait qu’il est bien connu que les caractères de santé et de fertilité répondent favorablement aux croisements inter-races. Nous émettons l’hypothèse qu’il est possible de choisir des géniteurs qui sont complémentaires pour assurer de diversifier les régions connues pour être impliquées dans l’expression des caractères de santé et de fertilité sans pour autant affecter le reste du génome afin de conserver les gains faits au niveau de la production laitière. À terme, le projet vise à développer une nouvelle façon de sélectionner les reproducteurs en fonction de leur complémentarité génétique de façon à améliorer leurs caractéristiques de santé et de fertilité. Ceci permettra aux producteurs laitiers d’augmenter leur rentabilité et la durabilité de leur production.

Participants

Robert, Claude Titulaire
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